Difficile de trouver les mots qui exprime lʼambiance dʼun magasin cubain, il me semble
quʼil vous faudra voir pour croire... Malgré tout, voici quelques éléments descriptifs, du
vécu !
Pour comprendre le système de distribution, il faut savoir plusieurs choses :
Il y a quelques boulangeries, panaderias, qui ressemblent à de grands entrepôts avec une petite fenêtre qui donne sur la rue. Là on peut, sʼil y en a, acheter du pain blanc sous deux formats différents : individuel ou long de 30 cm. Rien dʼautre, bien que lʼatelier de fabrication soit immense ! Ces commerces sont dʼEtat.
A la Havane ou à Trinidad, on peut trouver, si lʼon cherche bien, ce quʼils appellent ici des «supermarchés». Double porte, enseigne, caissière. Deux rayons : lʼun remplis de bouteilles, alcool en majorité mais aussi sodas locaux et eau. Lʼautre avec des boites de conserves (pulpe de tomate, lait concentré), de la moutarde, du ketchup (!) de lʼhuile et quelques paquets de biscuits du type Oréo. Impossible par exemple de sʼacheter de quoi faire un pique nique même avec de la créativité... Par contre on est content dʼy trouver de lʼeau et des jus de fruits et quelques biscuits : jour de fête pour les enfants !
A Playa Giron ou à Placetas, lorsque lʼon demande innocemment si lʼon peut trouver une bouteille dʼeau ou un paquet de biscuits, tout le monde vous dit que «oui, bien sûr, sans aucun doute, au magasin central !». Alors on marche jusquʼà lʼunique commerce du village, ou plutôt lʼunique commerce dans un rayon de 30 kilomètres. Jolie enseigne peinte généralement sur la façade colorée du bâtiment. Horaires dʼouverture affichés de 7h à 11h et de 15h à 19h. Mais pour quoi faire ?!?!?!?!
Pour comprendre le système de distribution, il faut savoir plusieurs choses :
-
1) Depuis 1962, chaque foyer cubain recensé reçoit en début dʼannée un «libreta», carnet
de rationnement, qui lui permet de sʼapprovisionner pour un certains nombre de
denrées à un prix fixe. Le carnet indique les personnes présentes dans le foyer et le
magasin, bodega, dans lequel le foyer peut se rendre chaque mois pour récupérer ses
biens. Ainsi pour la «vie courante», la «libreta» donne droit par mois et par personne à
2,5 kg de sucre, 3,5 kg de riz, 500 g de haricots noirs, 200 g de sorte de pâte de soja,
450 g de poulet, 10 oeufs, 2 dl dʼhuile de friture, 115 g de café et une petit pain par jour.
Bon appétit pour le mois ! On estime que le «libreta» ne permet de se nourrir quʼune
dizaine de jours en réalité...
-
2) La majeure partie de la population est employée par lʼEtat (environ 88%) pour une
durée de 40h par semaine et un salaire mensuel moyen de 420 pesos, ce qui signifie
17 CUC soit 12 € mensuel environ. Ainsi on comprend vite que le pouvoir dʼachat est
extrêmement faible et ne permet pas dʼacheter des denrées importées. Pour un cubain,
un tube de dentifrice représente 50% de son salaire mensuel...
-
3) On est donc dans un système de débrouillardise, même en ville : quelques poules donc
des oeufs, des arbres fruitiers, un couple de cochons qui font beaucoup de petits, et
des vendeurs ambulants dʼail, de tomate ou de pain. Les cubains ne vont que très
rarement au magasin. Mais malgré tout 80% des revenus sont consacrés à
lʼalimentation...
Il y a quelques boulangeries, panaderias, qui ressemblent à de grands entrepôts avec une petite fenêtre qui donne sur la rue. Là on peut, sʼil y en a, acheter du pain blanc sous deux formats différents : individuel ou long de 30 cm. Rien dʼautre, bien que lʼatelier de fabrication soit immense ! Ces commerces sont dʼEtat.
A la Havane ou à Trinidad, on peut trouver, si lʼon cherche bien, ce quʼils appellent ici des «supermarchés». Double porte, enseigne, caissière. Deux rayons : lʼun remplis de bouteilles, alcool en majorité mais aussi sodas locaux et eau. Lʼautre avec des boites de conserves (pulpe de tomate, lait concentré), de la moutarde, du ketchup (!) de lʼhuile et quelques paquets de biscuits du type Oréo. Impossible par exemple de sʼacheter de quoi faire un pique nique même avec de la créativité... Par contre on est content dʼy trouver de lʼeau et des jus de fruits et quelques biscuits : jour de fête pour les enfants !
A Playa Giron ou à Placetas, lorsque lʼon demande innocemment si lʼon peut trouver une bouteille dʼeau ou un paquet de biscuits, tout le monde vous dit que «oui, bien sûr, sans aucun doute, au magasin central !». Alors on marche jusquʼà lʼunique commerce du village, ou plutôt lʼunique commerce dans un rayon de 30 kilomètres. Jolie enseigne peinte généralement sur la façade colorée du bâtiment. Horaires dʼouverture affichés de 7h à 11h et de 15h à 19h. Mais pour quoi faire ?!?!?!?!
A lʼintérieur du fameux magasin, trois personnes, au moins. Une assise devant la caisse,
une appuyée sur la même caisse nonchalamment, lʼautre assise sur une caisse, en bois
celle-là. La radio diffuse de la salsa, souvent. Et derrière un grand meuble de rayonnage
en métal quasi vide : rien que des matières premières transformables, comme du riz, des
haricots rouges, du sucre... en gros les denrées du «libreta». Pas dʼeau, pas de fruits, pas
de biscuits. En fait, on ne peut rien y acheter à moins de pouvoir cuisiner. Rien.
Mince, on nʼa plus dʼeau.
Heureusement les Casas aident les touristes en les approvisionnant en eau. Ouf ! Entre nous, sʼils avaient lʼidée de nous revendre aussi des biscuits, ils seraient riches...
Et puis il y a les marchés, avec ses bouchers-charcutiers... De quoi vous rendre végétarien pour le restant de vos jours ! «DIs maman, la viande quʼon mange, cʼest celle- là ? Mais non voyons, bien sur que non...»
Un jour, au milieu de notre séjour, jʼai retrouvé, au fond du sac, une fin de paquet de bonbons menthos aux fruits que jʼavais acheté pour lʼavion. Il y en avait un par personne. Les enfants salivaient, ils lʼont savouré en guise de dessert, pour une fois. Et Emile a dit avec le sourire : prochain bonbon dans 3 semaines !
Je ne vous parle pas des magasins de vêtements ou de décoration. Nous nʼen avons pas vu. Il semblerait que les magasins de «libreta» reçoivent de temps à autres une livraison dʼun produit alors cʼest la queue pendant des heures... Exemple à Vinales où une cinquantaine de personnes attendait leur tour pour acheter... de la lessive !
Et pour lʼanecdote, pour mon anniversaire, Thierry a cherché à se procurer une de ces pâtisseries colorées que lʼon aperçoit brièvement dans les mains des gourmands. Il a réussi à trouver la maison du dulcero de Vinales mais, surprise, il faut une AUTORISATION spéciale pour commander un gâteau ! Cʼest donc Dounia, la maman de notre casa qui sʼest prêtée au jeu du pâtissier pour mon plus grand plaisir !
En conclusion, à Cuba même si vous avez envie de dépenser de lʼargent, vous ne pouvez pas. Cʼest une société de non-consommation comme lʼa voulue, à lʼorigine de la révolution, Fidel Castro. Alors bien sûr, le temps de 6 semaines ça nous a fait sourire... mais au quotidien, cʼest plus que pénible pour les cubains qui manque de tout.
PS : les photos ne sont pas truquées...
Mince, on nʼa plus dʼeau.
Heureusement les Casas aident les touristes en les approvisionnant en eau. Ouf ! Entre nous, sʼils avaient lʼidée de nous revendre aussi des biscuits, ils seraient riches...
Et puis il y a les marchés, avec ses bouchers-charcutiers... De quoi vous rendre végétarien pour le restant de vos jours ! «DIs maman, la viande quʼon mange, cʼest celle- là ? Mais non voyons, bien sur que non...»
Un jour, au milieu de notre séjour, jʼai retrouvé, au fond du sac, une fin de paquet de bonbons menthos aux fruits que jʼavais acheté pour lʼavion. Il y en avait un par personne. Les enfants salivaient, ils lʼont savouré en guise de dessert, pour une fois. Et Emile a dit avec le sourire : prochain bonbon dans 3 semaines !
Je ne vous parle pas des magasins de vêtements ou de décoration. Nous nʼen avons pas vu. Il semblerait que les magasins de «libreta» reçoivent de temps à autres une livraison dʼun produit alors cʼest la queue pendant des heures... Exemple à Vinales où une cinquantaine de personnes attendait leur tour pour acheter... de la lessive !
Et pour lʼanecdote, pour mon anniversaire, Thierry a cherché à se procurer une de ces pâtisseries colorées que lʼon aperçoit brièvement dans les mains des gourmands. Il a réussi à trouver la maison du dulcero de Vinales mais, surprise, il faut une AUTORISATION spéciale pour commander un gâteau ! Cʼest donc Dounia, la maman de notre casa qui sʼest prêtée au jeu du pâtissier pour mon plus grand plaisir !
En conclusion, à Cuba même si vous avez envie de dépenser de lʼargent, vous ne pouvez pas. Cʼest une société de non-consommation comme lʼa voulue, à lʼorigine de la révolution, Fidel Castro. Alors bien sûr, le temps de 6 semaines ça nous a fait sourire... mais au quotidien, cʼest plus que pénible pour les cubains qui manque de tout.
PS : les photos ne sont pas truquées...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire