Plus près du paradis, à Vinales.
Il nous aura fallu 5 heures de route pour passer de la mer des Caraïbes à la terre du Ciel.
Vinales se situe à 190 kilomètres à lʼOuest de La Havane, en pleine campagne, au coeur dʼune vallée entourée de ce que lʼon appelle les mogotes, sorte de collines couvertes de végétation que lʼon trouve également dans la fameuse Baie dʼHalong au Vietnam. Sauf quʼà Vinales ces mogotes ne sont pas entourées dʼeau mais de champs de tabac verts, si verts, de palmiers qui touchent le ciel et de terre rouge comme celle de Roland Garros (dixit Emile).
Après une première ballade sur les chemins du village, nous choisissons notre casa en bordure de champ. Cʼest chez Dounia et Luis Alleman, et leurs enfants Diana, 16 ans, et Luis (!), 12 ans, que nous allons passer cette semaine au vert et rouge.
Dounia a 35 ans, la peau mate, elle cuisine les frijoles et la langouste, sʼoccupe du chat, des 2 chiens et des 4 chiots qui sont nés dans son jardin il y a un mois et veille sur ses hôtes étrangers. Luis, son mari, joue au baseball dans lʼéquipe du village qui est en demi- finale ce week-end contre la brillante équipe de Pinar del Rio... Il nous dit quʼil travaille dans les champs mais on ne lʼy voit pas. Il a un physique dʼathlète américain, et une casquette américaine, elle-aussi. Et les yeux très bleus.
Diana a 16 ans, elle révise quasiment tous les soirs sur la table de la salle à manger, avec son petit-ami, ses cours de biologie et de littérature espagnole. Elle passera le bac lʼan prochain. Et quand elle ne révise pas, elle se promène, toujours avec son petit-ami, bras dessus, bras dessous, dans les rues de Vinales sous un grand parapluie coloré qui les protège du soleil.
Luis a 12 ans, un petit cheval sans nom, attaché à un arbre au bord dʼun ruisseau, quʼil rejoint tous les soirs pour monter à cru, un lance-pierre pour tirer les urubus et un cri de ralliement pour appeler ses copains du quartier. «Dice la Pipo» hurle Gaston à tout venant !
Nos journées sont désormais rythmées par les horaires de lʼécole de Luis. Dès 15h30, apparemment les professeurs sont absents donc le collège se termine plus tôt, nous le retrouvons à la casa et nous le suivons, filet à papillons en mains, à travers les champs...
Papillons et libellules, champs dʼananas, de manioc, de riz, fleurs tropicales et arbre du diable à épines... Il est notre guide et ses yeux bleus le font passer pour notre fils ainé ! Emile, Lucie et Gaston sont sous le charme, permanent. Emile traque avec lui le terrible caballito del diablo, insecte volant noir de plusieurs centimètres, dont la piqure est extrêmement violente. Lucie lui apprend à compter en français et discute en espagnol, tout à coup quasi-bilingue. Gaston joue des heures avec lui au prisonnier, au cowboy et au lasso, fasciné...
En attendant Luis pendant ses heures dʼécole, nous explorons lʼunivers du tabac : des champs où ont lieu en ce moment les récoltes à la main, aux granges où sèchent les feuilles, à la fabrique où sont triées et déveinées les feuilles qui seront ensuite roulées en cigare à Pinar del Rio, à une trentaine de kilomètres... A voir lʼintérêt de Thierry pour le processus, on pourrait croire quʼil va rapporter des plants de tabac dans le Berry !
Il nous aura fallu 5 heures de route pour passer de la mer des Caraïbes à la terre du Ciel.
Vinales se situe à 190 kilomètres à lʼOuest de La Havane, en pleine campagne, au coeur dʼune vallée entourée de ce que lʼon appelle les mogotes, sorte de collines couvertes de végétation que lʼon trouve également dans la fameuse Baie dʼHalong au Vietnam. Sauf quʼà Vinales ces mogotes ne sont pas entourées dʼeau mais de champs de tabac verts, si verts, de palmiers qui touchent le ciel et de terre rouge comme celle de Roland Garros (dixit Emile).
Après une première ballade sur les chemins du village, nous choisissons notre casa en bordure de champ. Cʼest chez Dounia et Luis Alleman, et leurs enfants Diana, 16 ans, et Luis (!), 12 ans, que nous allons passer cette semaine au vert et rouge.
Dounia a 35 ans, la peau mate, elle cuisine les frijoles et la langouste, sʼoccupe du chat, des 2 chiens et des 4 chiots qui sont nés dans son jardin il y a un mois et veille sur ses hôtes étrangers. Luis, son mari, joue au baseball dans lʼéquipe du village qui est en demi- finale ce week-end contre la brillante équipe de Pinar del Rio... Il nous dit quʼil travaille dans les champs mais on ne lʼy voit pas. Il a un physique dʼathlète américain, et une casquette américaine, elle-aussi. Et les yeux très bleus.
Diana a 16 ans, elle révise quasiment tous les soirs sur la table de la salle à manger, avec son petit-ami, ses cours de biologie et de littérature espagnole. Elle passera le bac lʼan prochain. Et quand elle ne révise pas, elle se promène, toujours avec son petit-ami, bras dessus, bras dessous, dans les rues de Vinales sous un grand parapluie coloré qui les protège du soleil.
Luis a 12 ans, un petit cheval sans nom, attaché à un arbre au bord dʼun ruisseau, quʼil rejoint tous les soirs pour monter à cru, un lance-pierre pour tirer les urubus et un cri de ralliement pour appeler ses copains du quartier. «Dice la Pipo» hurle Gaston à tout venant !
Nos journées sont désormais rythmées par les horaires de lʼécole de Luis. Dès 15h30, apparemment les professeurs sont absents donc le collège se termine plus tôt, nous le retrouvons à la casa et nous le suivons, filet à papillons en mains, à travers les champs...
Papillons et libellules, champs dʼananas, de manioc, de riz, fleurs tropicales et arbre du diable à épines... Il est notre guide et ses yeux bleus le font passer pour notre fils ainé ! Emile, Lucie et Gaston sont sous le charme, permanent. Emile traque avec lui le terrible caballito del diablo, insecte volant noir de plusieurs centimètres, dont la piqure est extrêmement violente. Lucie lui apprend à compter en français et discute en espagnol, tout à coup quasi-bilingue. Gaston joue des heures avec lui au prisonnier, au cowboy et au lasso, fasciné...
En attendant Luis pendant ses heures dʼécole, nous explorons lʼunivers du tabac : des champs où ont lieu en ce moment les récoltes à la main, aux granges où sèchent les feuilles, à la fabrique où sont triées et déveinées les feuilles qui seront ensuite roulées en cigare à Pinar del Rio, à une trentaine de kilomètres... A voir lʼintérêt de Thierry pour le processus, on pourrait croire quʼil va rapporter des plants de tabac dans le Berry !
A moins que Thierry ne pense à sʼinstaller ici... Car le voilà parti deux heures avec notre
voisin, Julio, 45 ans, campesino, et son cheval. Julio lui donne même une de ces
chemises vertes de paysan ! Les deux copains boivent du rhum, fument des cigares et se
baladent en calèche entre les mogotes...
Au cours dʼune de nos randonnées, on nous indique un vieil arbre sacré dont il faut faire le tour trois fois et faire trois voeux. Gaston a dû demander quʼon arrête de lui répéter inlassablement de mettre ses lunettes de soleil puisque son voeu se réalise : plus de lunettes quelques heures plus tard !
On visite les grottes cachées sous les mogotes, on boit des pina-coladas au milieu des champs dʼananas et des cocotiers, on suit les paysans qui labourent leur champ avec leurs boeufs, on se balance sur une chaise à bascule sur le perron dʼune bicoque à coté dʼune grand-mère qui trie les haricots noirs tout juste cueillis...
Autant dire que la semaine est vite passée, trop. Avec délice.
Et cela sans oublier notre excursion une journée à Cayo Jutias, île couverte de mangroves et dʼune longue plage vierge devenue presquʼîle puisquʼune digue a été construite pour accéder à ce bijou. Les Jouannet ou la vie sauvage... Retour à la casa pour un violent orage qui nous laisse imaginer ce que peut être le passage dʼun ouragan ici. Le dernier a provoqué une dizaine de jours sans électricité, villageois confinés dans les maisons avec chiens, chats, oiseaux et provisions pour plusieurs jours.
Et sans oublier non plus mon anniversaire, où jʼai été couverte de bracelets de graines et de coquillages, de dessins et de poème... et où Thierry a remué tout le village pour obtenir un gâteau dʼanniversaire ! Séance mémorable de manucure avec Lucie dans une petite maison à coté de la casa : on a évité les longs ongles en acrylique, mais par contre on a eu droit aux étoiles dessinées sur les ongles bleu turquoise ! Dîner de fête à la Casa Don Thomas, la plus vieille maison coloniale, avec un «feliz compleano» joué par lʼorchestre traditionnel...
La vie est douce à Vinales, pour nous en tous les cas.
Ce que les enfants aiment :
- sʼexercer à faire tourner un lasso pour attraper... une poule
- apprendre à lancer une balle de baseball, sport national
- commencer enfin à acheter des souvenirs, jusque là on ne voulait rien transporter
- jouer avec les quatre petits chiots de Nina, la chienne de Luis, qui ont à peine un mois - rouler des cigares avec les feuilles de tabac que lʼon ramasse dans les champs
Ce que les enfants ont du mal à apprécier :
- remettre des vraies chaussures pour arpenter les champs de tabac...
Au cours dʼune de nos randonnées, on nous indique un vieil arbre sacré dont il faut faire le tour trois fois et faire trois voeux. Gaston a dû demander quʼon arrête de lui répéter inlassablement de mettre ses lunettes de soleil puisque son voeu se réalise : plus de lunettes quelques heures plus tard !
On visite les grottes cachées sous les mogotes, on boit des pina-coladas au milieu des champs dʼananas et des cocotiers, on suit les paysans qui labourent leur champ avec leurs boeufs, on se balance sur une chaise à bascule sur le perron dʼune bicoque à coté dʼune grand-mère qui trie les haricots noirs tout juste cueillis...
Autant dire que la semaine est vite passée, trop. Avec délice.
Et cela sans oublier notre excursion une journée à Cayo Jutias, île couverte de mangroves et dʼune longue plage vierge devenue presquʼîle puisquʼune digue a été construite pour accéder à ce bijou. Les Jouannet ou la vie sauvage... Retour à la casa pour un violent orage qui nous laisse imaginer ce que peut être le passage dʼun ouragan ici. Le dernier a provoqué une dizaine de jours sans électricité, villageois confinés dans les maisons avec chiens, chats, oiseaux et provisions pour plusieurs jours.
Et sans oublier non plus mon anniversaire, où jʼai été couverte de bracelets de graines et de coquillages, de dessins et de poème... et où Thierry a remué tout le village pour obtenir un gâteau dʼanniversaire ! Séance mémorable de manucure avec Lucie dans une petite maison à coté de la casa : on a évité les longs ongles en acrylique, mais par contre on a eu droit aux étoiles dessinées sur les ongles bleu turquoise ! Dîner de fête à la Casa Don Thomas, la plus vieille maison coloniale, avec un «feliz compleano» joué par lʼorchestre traditionnel...
La vie est douce à Vinales, pour nous en tous les cas.
Ce que les enfants aiment :
- sʼexercer à faire tourner un lasso pour attraper... une poule
- apprendre à lancer une balle de baseball, sport national
- commencer enfin à acheter des souvenirs, jusque là on ne voulait rien transporter
- jouer avec les quatre petits chiots de Nina, la chienne de Luis, qui ont à peine un mois - rouler des cigares avec les feuilles de tabac que lʼon ramasse dans les champs
Ce que les enfants ont du mal à apprécier :
- remettre des vraies chaussures pour arpenter les champs de tabac...
- grignoter des goyaves encore vertes avec du sel ce que font les cubains
- ne pas bénéficier de la même liberté que Luis, 12 ans, qui vit sa vie après lʼécole dans la campagne
- retirer la tique bien harnachée dans la peau française
- la route faite de nids de poules qui mènent à Cayo Jutias (mais non Gaston, il nʼy a pas
de poussins dedans...)
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