lundi 3 mars 2014

3eme semaine à Cuba !

Nous avons laissée la belle Trinidad sur des airs de salsa. Direction Cienfuegos, passage
obligé pour rejoindre la péninsule sauvage de Zapata et pour rendre hommage aux
français qui ont développés la ville au 19e siècle.
Nous avons, pour une fois, réservé une «casa» car elle nous est recommandé par un ami
cubain. Raté, accueil sans saveur et prix revu à la hausse, nous attrapons nos 2 gros
sacs, nos 3 enfants et tout le reste et nous voilà dans la rue. Bonne décision, Maritza nous
accueille à bras ouverts dans la quartier résidentiel colonial de Punta Gorda.
Nous y passons deux nuits, lʼoccasion de voir à quel point la vie est différente pour ceux
qui ont des proches qui vivent à lʼétranger ! Maritza a ses deux filles mariées à Toronto,
une belle maison, une voiture, de lʼeau chaude, un intérieur à lʼaméricaine et deux
employés de maison : un jardinier et une aide ménagère... Mais cela ne la rend pas moins
accueillante !
La ville est ville. Difficile pour les enfants qui réclament de la liberté. On négocie une visite
du musée de la Marine et du marché aux légumes du centre-ville contre une baignade
dans la piscine du centre nautique de Cienfuegos où nous sommes les seuls étrangers.

Au coucher du soleil, nous installons sur un ponton de bois qui donne sur la baie et qui fait
face à une sorte dʼécole de voile pour les enfants : Thierry, Emile et Gaston pêchent au
lancer et à la palangrotte qui sommeillaient au fond de nos valises, et Lucie installe une
toile à peindre sur le sol : trois adolescents se prêtent au jeu aux cotés de Lucie et
peignent à la gouache le paysage. Echange de pinceaux et mélanges de couleurs
primaires sur une feuille dʼarbre en guise de palette...

Nous rejoignons rapidement Playa Gijon, nommé dʼaprès un célèbre pirate, petit village de
pêcheurs situé à lʼentrée de la fameuse «Baie des Cochons» (le 17 avril 1961,
débarquement de 1400 mercenaires anticastristes entrainés par les U.S.A. et repoussés
vaillamment). La plage est sauvage, la barrière de corail est à une centaine de mètres et
la casa de Juanita est la dernière en sortant du village sur la route de la côte, au grand
calme.
Juanita est secondée par Nora, tout sourire, pour sʼoccuper des hôtes de sa Casa. Nous
sommes très rapidement adoptés par le petit chevreau Locejito, le ragondin José (!), les
autres hôtes, un couple de suisse-allemands, le voisin de gauche Llillo, 75 ans, guitariste
et le voisin de droite Enrique.
Nous passons une semaine au rythme du village, à savoir : pas trop vite le matin et
doucement le soir. Nous explorons les plages des environs, dont la fameuse Caleta Buena
et ses piscines naturelles remplies de poissons tropicaux. Les enfants vivent avec leur
masque et leur tuba sur la tête !
Nous sympathisons avec le bicy-taxi prénommé Innocent (!) (Soy et Estar bien sûr, pour
les hispanophones) et son fils de 11 ans, Innoby, expert en snorkling rien quʼavec une
seule palme, dont le rêve est de devenir nageur-secouriste. Nous faisons une plongée
tous ensemble jusquʼà la barrière de corail en ramassant quelques beaux coquillages et
en poursuivant une langouste.
Nous passons nos soirées à jouer au jeu traditionnel cubain, les dominos, avec Llillo,
Juanita et Enrique. Nous avons souvent observés les vieux cubains dans la rue, jouant
des parties endiablées à quatre, une planche posées sur leurs genoux.
Samedi, journée familiale pour les cubains : la petite plage sauvage se remplie de
quelques vieilles voitures américaines garées au plus près de lʼeau, sous un palmier. Ils se
baignent tout habillés, car nʼont souvent pas de maillot de bain (on nous en demande) et
encore moins de crème solaire... Ils sortent une grosse casserole remplie de riz aux
haricots noirs, des cuisses de poulet grillées, des bières, des bouteilles de rhum et du
Tukola, le cola local, pour les Cuba Libre...
Emile propose à un garçon de 11 ans, José-Angel, un masque et un tuba pour
lʼaccompagner fouiller sous les rochers. Gaston plonge de son coté avec le petit frère de 6
ans, Arielito. Deux heures plus tard nous voilà chacun une assiette de riz aux haricots
noirs, frijoles, sur la plage ! Emile fini pour la première fois son assiette !!! Midiala et son
mari sont agriculteurs à une trentaine de kilomètres de Playa Gijon, ils vivent quasiment
en autarcie : cochon, poules, vache, légumes, fruits... Quʼest ce quʼon aurait aimé aller
dormir chez eux sʼils avaient le droit de nous accueillir ! On sʼembrasse, on échange nos
adresses, ils ne connaissent pas leur code postal...

Et quand nous quittons notre Casa, en attrapant le bus local, yaya, Gaston remarque les
larmes de Nora. Nous pensions quʼil nʼavait dʼyeux que pour Locejito !

Ce que les enfants aiment :
- les très rares pâtes de cacahuètes sucrées vendues parfois au hasard dʼune rue
- les jus frais mixés de goyave ou dʼananas bien meilleurs que les grenadines ou menthe à
lʼeau françaises
- les conques de Lambi, gros coquillages qui servaient autrefois aux indiens à
communiquer à distance et que les enfants ramassent dans le lagon
- le petit chevreau apprivoisée «Locerito» de Juanita
- les geckos aux pattes aplaties qui collent aux murs

Ce que les enfants ont du mal à apprécier :
- le bruit de la veille climatisation, maintenant indispensable en début de nuit...
- les étals vides des magasins locaux : absolument rien à consommer sur le pouce,
uniquement quelques matières premières à cuisiner
- lʼabsence de dessert à chaque repas
- les quelques exercices de maths ou de conjugaison quʼils font régulièrement
- les boutons qui grattent et grattent encore et toujours






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